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nom sonore, qui avait quelque chose de marin et de martial[1].

Chaque semaine nos parens nous donnaient quelques sous, que nous employions selon nos goûts différens. Auguste achetait des livres avec ses petites épargnes. Moi, je me glissais dans les bateaux de passage au port pour acheter, des bateliers, le plaisir de manier un aviron ou de brandir fièrement une gaffe. Souvent, je parvenais à démarrer furtivement du rivage un canot sur lequel je me confiais

  1. Je cache ici, sous cette appellation, le vrai nom du narrateur, pour remplir l’intention qu’il m’exprima en me confiant son Journal de mer.