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nous voyions briller appartenaient à une terre ennemie ; mais nous aimions à les voir, parce qu’ils nous indiquaient que là il y avait des hommes, des femmes et la civilisation enfin, et que nous allions peut-être quitter l’aspect sauvage de la mer, pour nous retrouver, après bien des dangers, au milieu des nôtres et au sein de l’abondance que promet aux marins la terre de la patrie.

De quelle anxiété n’est-on pas cependant tourmenté, lorsqu’en temps de guerre on cherche sur les atterrages à mettre au port le navire qui vous est confié, et qui porte quelquefois toute la fortune que vous avez conquise ! Tout vous semble ennemi