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La terre ne pouvait pas tarder à se montrer. C’est alors que l’anxiété devint générale à bord, car c’est toujours sur les atterrages que les croiseurs anglais attendaient les prises qui cherchaient à se glisser dans le port.

Pour moi, je l’avouerai, je pressentais presque avec regret le moment où nous devions toucher au terme de notre voyage ; je me trouvais si bien à bord ! Les dangers mêmes de notre traversée n’offraient qu’un attrait de plus à ma jeune imagination, amoureuse d’aventures et d’émotions. Cette vie incertaine de corsaire, toujours assaisonnée par le désir d’échapper avec une riche cargaison à un enne-