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vingt-quatre heures, et, à chaque instant, il montait sur le pont pour faire prévaloir son autorité, que l’équipage méconnaissait en toute occasion. Seul un peu au fait des petits calculs nautiques qui nous étaient nécessaires pour atterrir, je dirigeais la route ; Ivon faisait faire la manœuvre, et il avait soin de mettre sur le corps du navire autant de voiles qu’il pouvait lui en faire porter : il appelait cela torcher de la toile. Les bâtimens que nous apercevions, nous les évitions : ceux qui nous chassaient, nous les perdions dans la nuit en faisant fausse route. En manœuvrant ainsi, nous atteignîmes enfin la Grande Sole ; le plomb de sonde fut jeté et on annonça fond.