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— Comment c’est… et où étais-tu donc, pauvre petit Jacques ?

— Cachée sous ta cabine même. La crainte de nous trahir m’a empêchée de te répondre pendant le jour, quand tu me cherchais partout ici ; si tu savais combien j’ai souffert de ton inquiétude ! Mais me voilà avec toi, délivrée de la contrainte que j’éprouvais sur le corsaire. Ah ! si nous pouvions tous deux retourner en France ! que je bénirais le Ciel, et toi, toi mon ami, mon frère, mon enfant !…

Et des caresses bien innocentes, de mon côté du moins, exprimaient à petit Jacques tout le plaisir que j’éprouvais à le retrouver après avoir renoncé à l’espoir de le revoir.