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gros nuages et sa favorable obscurité, vint nous dérober au danger d’une poursuite obstinée. Tous les feux furent cachés soigneusement à notre bord, pour ne pas offrir à notre inexorable ennemi l’indice de notre position et la trace de la fausse route que nous suivions dans l’ombre pour échapper entièrement à la chasse qu’il nous donnait encore. Qu’on se représente une centaine de matelots, marchant pour manœuvrer dans les ténèbres, sur les cadavres, et au milieu du sang qui couvrait notre pont, et on n’aura encore qu’une faible idée de notre situation, quelques heures après le combat que nous venions de livrer à la frégate anglaise.