Page:Corbière - Le Négrier.djvu/100

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

porte-voix et se dispose à faire au capitaine l’amende honorable qu’il exigeait. Mais à peine avait-il prononcé, dans le porte-voix, ces mots qui lui coûtaient tant : Capitaine, j’en ai assez ! qu’un paquet de mitraille lui enleva, en ronflant avec fracas, le sommet de la tête. Au mouvement que fit Arnaudault à ce spectacle horrible, on aurait dit qu’il attendait la mort du second pour se décider. Apaisé par cet événement, qu’il croyait peut-être lui être dû comme une justice providentielle, il n’hésita plus à commander de virer de bord. Mais toujours lui-même, mais toujours froid, malgré l’imminence du péril, il nous fit entendre l’ordre de pare-à-virer