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cependant dans le rang des plus grands proſateurs, jugement dont il ne peut ſe plaindre.

Je vous demanderai d’abord, ſi les ouvrages de Rouſſeau ſont néceſſairement de la compétence du Mercure ; car il me ſemble que pour en parler comme vous faites, il faudroit pouvoir vous excuſer ſur la néceſſité. Je vous demanderai ensuite ſi c’est en quatre pages in-douze que vous prétendez réfuter les deux diſcours qui ont commencé, & qui ſeuls auroient fait la réputation de ce grand-homme. Vous prouvez, & j’en ſuis fâché, que non-seulement vous n’avez pas entendu un mot du premier, mais que vous n’avez pas même conçu la queſtion ; car qu’importe que vous prouviez, ce que vous êtes bien éloigné de faire : que les lettres peuvent ajouter aux vices d’un homme déjà corrompu, mais qu’elles ne corrompent point l’individu qui les cultive. Cette queſtion n’a point été propoſée, & Rouſſeau ne l’a point examinée. Il s’agiſſoit de ſavoir, ſi le rétabliſſement des ſciences & des arts avoit influé ſur les mœurs générales, c’eſt-à-dire, ſur ceux mêmes qui ne les cultivent pas, & c’eſt ce que Rouſſeau a diſcuté.

Mon intention n’eſt pas de ſoutenir contre