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C’eſt par elle qu’il doit être jugé, & jugé ſur toutes les actions de ſa vie. Or, la mort, comme dit Montaigne, eſt un acte de la vie, & cet acte est le dernier. Rouſſeau étoit aſſez extraordinaire en tout ſens, & ſes ouvrages jettent aſſez d’éclat ſur ſa perſonne, pour devoir ſervir d’objet aux méditations des philoſophes & des moraliſtes, dont les travaux tendent toujours à fonder & connoître des profondeurs du cœur humain, pour en expliquer les contradictions. Rouſſeau, dans ſa conduite, offre un ſecond livre à étudier, dont peut être on pourra tirer autant d’avantages que de ſes autres ouvrages.

Actuellement, lecteurs, ſi vous me demandez, enfin Rouſſeau s’eſt-il défait volontairement ? je vous répondrai je n’en ſais rien, mais je le crois. Je vous ai donné tous les faits, je vous ai détaillé toutes les circonſtances, je n’ai point voulu aller au-delà, formez vous-mêmes votre opinion. Vous connoiſſez actuellemerht Rouſſeau auſſi bien que je le connois moi-même.

Je crains bien, avec l’intention d’intéreſſer mes lecteurs, d’avoir manqué mon but, car je ſuis devenu bien long. Si j’en ai trop dit, je n’ai cependant pas tout dit, je me