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avoit-elle le pied hors de la chambre, qu’elle entendit fermer les verroux, ce qui l’empêcha de s’y repréſenter.

Voilà les faits principaux que ma mémoire peut me fournir, mais tous ſont de la plus grande exactitude. Je remarque & je n’ai pu m’empêcher de remarquer que le maître de poſte Payen, le lendemain ou le ſurlendemain de ſa mort, m’a dit que Rouſſeau s’étoit tué d’un coup de piſtolet. Il est difficile de ſuppoſer que ce fait eſt inventé, Payen étoit ſans intérêt ; c’eſt dans le premier moment, & le premier moment eſt toujours ſans précautions, c’eſt alors, au contraire, que la vérité ſe fait jour, elle perce par cela ſeul qu’elle eſt la vérité. La bleſſure que le piſtolet suppose est confirmée par M. Girardin, qui l’attribue à une chute. Cette bleſſure importante est omiſe dans le procès-verbal des chirurgiens, qui, diſent-ils, ont examiné le corps dans ſon entier. Le procès-verbal porte qu’il eſt mort d’une apoplexie ſéreuſe. Une apoplexie ôte, à ce qu’il me ſemble, au corps la faculté d’aller & venir, & à l’eſprit celle de raiſonner. S’il a été à la garde-robe, y a-t-il été ſeul ? Il pouvoit donc marcher, l’y a-t-on conduit ? il ne devoit pas tomber. Pour être malade accidentellement,