leur opinion. J’obſerverai ſeulement, que juſqu’à la fin, Rouſeau, que l’on a toujours actuſé d’être la victime de ſon amour-propre, l’a toujours été, au contraire, de l’amour-propre des autres. C’eſt ce dont les lecteurs attentifs ont du s’appercevoir.
On ſe rappelle le malheureux état où nous avons laiſſé Rouſſeau. Sa maladie s’étoit accrue juſqu’au dernier période. Depuis long-temps j’avois remarqué qu’il travailloit moins, ſes reſſources étoient diminuées dans cette proportion. La ſanté de ſa femme ſe dérangea, il m’en parla plusieurs fois, & toujours avec inquiétude. Il n’avoit de confiance qu’en elle ; ſans elle, ſeul dans l’univers, il ſe feroit cru au milieu de ſes nombreux ennemis, toujours occupé de ſa perte.
Il me dit un jour qu’il avoit consulté un médecin ſur le parti à prendre, relativement au dérangement de la santé de Mme Rouſſeau ; que ce médecin avoit ordonné l’air de la campagne, mais lorſque le temps ſeroit fixé à la chaleur ; nous étions alors au printemps : il m’ajouta que ſes moyens ne le lui permettoient pas. Je ne crus pas le moment favorable pour lui offrir un petit logement que j’avois à Sceaux, & que je tenois à loyer.
À ma première viſite je lui en parlais. Il