contrarier ; mais dans ce cas là même, jamais, du moins devant moi, il ne s’eſt permis de s’expliquer ſur leur compte, ſoit, en leur imputant des faits particuliers, ſen ſe permettant, à leur égard, des qualifications injurieuſes. Ce qui prouve, jusqu’à l’évidence, que lorſqu’il ne voyoit point à travers ce priſme fatal, ſon véritable caractère reprenoit le deſſus, c’eſt que lorſqu’il enviſageoit ces mêmes hommes ſous le ſeul rapport de leur mérite intrinſèque & réel, non-ſeulement il leur rendoit juſtice, mais il faiſoit valoir ſes opinions à leur égard avec beaucoup de chaleur. Je ne citerai pour preuve que deux faits qui, ayant rapport à deux de ſes détracteurs les plus déclarés, feront aiſément ſuppoſer tous les autres.
Je louois un jour devant lui Diderot, & l’on ſait la haine que Diderot lui portoit ; j’ajoutai : je lui trouve cependant un défaut bien important, c’eſt de n’être pas toujours clair pour les autres, & je crois même que ſouvent on pourroit dire qu’il ne l’eſt pas pour lui-même. Prenez-y garde, me dit Rouſſeau, lorſqu’il s’agit de matières traitées par Diderot, ſi quelque chose n’eſt pas compris, ce n’eſt pas toujours la faute de l’auteur. C’eſt la ſeule expreſſion dure qu’il ait jamais employée contre moi.