Page:Corancez - De J. J. Rousseau, 1798.djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 16 )

ſeroit, de ma part, non pas une indiſcrétion mais un menſonge. Or, pour faire un menſonge, il faut un but, celui-là ſeroit contre vous en faveur de Duſaulx. Obſervez que je ne connois point Duſaulc, je ne l’ai vu qu’une ſeule fois aux Tuileries, & c’eſt vous qui me l’avez montré ; il faut donc que vous alliez juſqu’à ſuppoſer que j’invente un fait en faveur d’un homme, que j’eſtime à la vérité ſur ſa réputation, mais que je ne connois point, contre vous, que j’aime & reſpecte, & qui me recevez avec bonté : vous voyez que cette ſuppoſition est impoſſible.

Si vous m’interrogiez ensuite ſur le fond de votre querelle avec Duſaulx, & ſur-tout ſur l’accuſation d’être du nombre de vos ennemis, je vous dirois franchement qu’il n’est pas plus coupable que moi des vues que vous lui prêtez, tout y répugne. Vous pouvez lui reprocher, & il doit ſe reprocher à lui-même, de l’inattention & même de la mal-adreſſe, dans la comparaiſon qu’il n’a pas aſſez réfléchie, & qui vous a juſtement choqué. Il pouvoit, en répondant à votre dernière lettre, en faire l’aveu, & en tirer même des argumens victorieux ſur le fond de votre querelle ; mais jamais vous ne pourrez me perſuader que ſciemment il ait voulu vous nuire ; & ma conviction