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et bientôt il arrive au sommet ; sans perdre de temps, il occupe la position des insurgés et pousse ses troupes plusieurs kilomètres en avant dans la montagne, jusqu’au versant opposé qui domine la vallée du Punaru ; les couleurs françaises sont aussitôt arborées à cet endroit, et les indigènes de Punavia voient avec stupeur notre pavillon flotter sur la montagne comme à l’entrée de la vallée. Pris ainsi en tête et en queue, ils comprennent que la position n’est pas tenable et que leur soumission n’est plus qu’une affaire de quelques jours.

Ils répondent pourtant par un refus à la première sommation du gouverneur ; mais ensuite, craignant une nouvelle attaque, ils consentent à traiter.

Une assemblée générale fut immédiatement convoquée à Punavia (22 décembre), et là, un des chefs insurgés, prenant la parole au nom de tous, demanda solennellement à rentrer dans le Gouvernement du protectorat, promettant de ne jamais s’en séparer. Le gouverneur répondit que, satisfait de ce qu’ils demandaient la paix, il leur rendait leurs terres, leurs pirogues, leurs plantations, leurs fruits, leurs filets de pêche, l’autorisation enfin de construire leurs cases sur le bord de la mer. Durant toute cette énumération et selon l’usage tahitien, le chef qui avait parlé le premier tenait une pièce d’étoffe déployée devant le gouverneur, et quand celui-ci eut fini de parler, il la replia comme si elle contenait quelque chose de précieux, en disant : « Cette paix et tous ces biens que vous venez de nous donner, je les tiens là dans cette étoffe et je ne les laisserai pas échapper. »

Chaque district accepta ensuite, par l’organe parti-