que par l’Est, et quand toutes les troupes de la défense furent attirées sur ce point, ils se précipitèrent en nombre par l’Ouest. Là, ne trouvant pas ou peu de résistance, ils pénétrèrent jusqu’au centre de Papeete, entrèrent même dans l’hôtel du gouverneur. À ce moment seulement, l’alerte est donnée ; le commandant rassemble ses troupes et se précipite sur les assaillants ; une lutte sanglante s’engage alors de tous côtés ; dans les rues, dans les maisons, on combat corps à corps ; c’est une mêlée générale. Enfin, grâce aux généreux efforts des vaillants défenseurs de la ville, l’ennemi bat en retraite. Mais, malgré ce succès, on pouvait envisager la situation comme très menaçante et on avait pu mesurer l’abîme où l’on avait failli tomber.
Une nouvelle surprise fut encore tentée, à quelques jours de là, par ces audacieux indigènes. Profitant d’une nuit sombre, ils mirent leurs pirogues à la mer et pagayèrent sans bruit dans la direction de l’îlot de Motu-Uta. Cette petite île, située au centre de la rade, devait être pour eux une conquête facile : elle ne renfermait, comme nous l’avons dit, que les vieillards, les femmes, les enfants ; de ce point qui complétait le blocus de la ville, ils pouvaient débarquer et donner la main aux leurs, soit à l’Est, soit à l’Ouest.
Mais leur plan échoua encore cette fois. Leurs pirogues étaient sur le point d’atteindre l’îlot, quand quelques résidents étrangers qui s’y trouvaient donnèrent l’alarme en tirant plusieurs coups de fusil ; les indigènes crurent qu’on avait eu connaissance de leurs projets et que l’îlot était gardé ; ils se retirèrent sans essayer de débarquer.
Cependant ces continuelles attaques épuisaient