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taillis de goyaviers, on sonna la charge. La 25e compagnie se précipite alors à la baïonnette dans les bois ; toutes les troupes suivent cet exemple, et bientôt l’ennemi, chassé de sa position, s’enfuit vers la montagne, poursuivi par les feux de nos troupes et par ceux du Phaéton. Ce combat nous coûtait 21 hommes ; les peines des indigènes étaient beaucoup plus sérieuses, mais ne purent être déterminées facilement, car, pendant la lutte, ils avaient transporté dans la montagne leurs morts et leurs blessés. Le lendemain, dès la pointe du jour, on marcha sur Papanoo ; l’ennemi fuyait devant nous sans oser opposer de résistance, lorsque la marche en avant fut arrêtée. Le commandant Bruat venait d’être averti que la ville de Papeete, menacée par les insurgés de l’Ouest, avait besoin de secours. Ces indigènes avaient essayé d’attaquer le camp de l’Uranie (camp situé à la porte ouest de la ville), mais, ayant trouvé la garnison sur la défensive, ils avaient dû se retirer sans oser attaquer. Le commandant de l’Uranie, M. le capitaine de corvette Bonnard, résolut alors défaire une reconnaissance offensive sur Faa (30 juin 1844). Il réunit tous les hommes qu’il put trouver dans le camp et à bord des bâtiments sur rade, forma un petit corps de 150 hommes et se porta sur le village de Faa au milieu de la nuit, et dans le plus grand silence. Le but du commandant Bonnard était de surprendre les indigènes pendant leur sommeil et de les disperser ; mais, soit que les insurgés fussent avertis de cette attaque, soit qu’ils eussent entendu la marche de nos soldats, ils étaient sur leurs gardes et reçurent la colonne par un feu très vif. Le but de la reconnaissance était manqué. Continuer une lutte dans la nuit, aurait pu être très