Page:Coral - Esquisse historique - Tahiti.djvu/36

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 37 —

réunions de saints ont été convoquées dans toute l’Angleterre ; des discours violents et amers ont été prononcés ; des imprimés et des gravures ont été répandus, reproduisant la proclamation de M. d’Aubigny et les diverses circonstances de l’arrestation et l’emprisonnement de M. Pritchard. Enfin, rien n’a été épargné pour lui concilier les sympathies populaires et pour l’élever au rang des martyrs de la foi évangélique. Sans vouloir reconnaître la position véritable de M. Pritchard, on répète, dans la société comme dans le public, qu’un consul d’Angleterre, agent de la Reine, a été, en plein exercice de ses fonctions, arrêté, incarcéré dans un véritable cachot, avec des procédés d’une sévérité telle que sa santé en a été gravement atteinte, expulsé enfin, sans qu’aucune accusation intelligible ait été produite contre lui. »

Dans une autre lettre, postérieure de quelques jours à la précédente, notre ambassadeur s’exprimait encore ainsi :

« Il est de mon devoir, de le dire à Votre Excellence, et certainement je ne suis plus seul à l’en informer, la guerre, ses conséquences probables, les ressources, les forces, les alliances respectives des deux pays sont devenues ici le thème général de la conversation ; et les classes qui par leurs habitudes et leurs intérêts seraient les moins portées à admettre ces formidables éventualités ; se prêtent aujourd’hui à les prévoir et à les discuter. L’impression dominante me paraît être que, par la force même de tant de circonstances adverses et par suite de l’état des esprits en France, une lutte est à la veille de devenir inévitable pour l’Angleterre… Je rappelle que les deux souverains