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août 1686, Versailles, signé Colbert). Même les nouveaux convertis ne pouvaient sortir du royaume, afin qu’ils ne trouvassent pas dans les pays étrangers « la malheureuse liberté de continuer dans les mêmes erreurs, » et, si on les pouvait saisir, ils étaient condamnés, les hommes aux galères à perpétuité, et les femmes à être rasées et recluses pour le reste de leurs jours (Décl. du 7 mai 1686. Versailles, signé Phélypeaux).

Ici commence pour notre histoire la série de ces édits funestes qui désolèrent si longtemps les églises réformées, et qui tous portent le scel des secrétaires d’état Phélypeaux. Ce même surnom général répond cependant à des membres distincts de la tige des La Vrillière et des Pontchartrain. Plusieurs des édits de Louis XIV, concernant les réformés, de 1676 à 1700, sont contresignés de Balthasar Phélypeaux, seigneur de La Vrillière, chargé du département des affaires de la religion réformée, depuis l’an 1676 jusqu’à sa mort, en 1700. Beaucoup d’autres ont la signature de son fils Louis Phélypeaux de Saint-Florentin, qui eut le département des églises depuis 1700 jusqu’à sa mort en 1725. Mais la grande majorité des lois passèrent sous le contre-seing de Louis Phélypeaux, comte de Pontchartrain, secrétaire d’état en 1690, chancelier de 1699 à 1714, année où il se retira des grandeurs pour aller mourir pieusement dans la maison de l’Oratoire à Paris. Ce fut cette famille des secrétaires d’état Phélypeaux, avec sa double tige des La Vrillière Saint-Florentin et des Pontchartrain-Maurepas, qui administra les affaires de la religion réformée dans un esprit uniforme d’intolérance ou de tracasserie depuis son premier secrétaire d’état sous Louis XIII, en 1621, jusqu’au comte de Saint-Florentin qui enfin transmit ce portefeuille, sous Louis XVI, à l’illustre et bienfaisant