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elles eussent prévu le nouvel orage qui allait fondre sur elles, avaient recours à divers moyens pour conjurer le danger. Tous furent impuissants. Cependant, vers 1750, et en général depuis la paix d’Aix-la-Chapelle, les protestants du midi jouissaient d’une certaine tranquillité ; dans le nord également, le culte se réveillait et prenait plus de consistance ; le ministre Préneuf passa à Jersey, après avoir courageusement servi la province de Normandie, où il eut pour successeur le ministre Gautier, touchant lequel Court écrivait ainsi aux églises du midi ; « Gautier fait des merveilles en Normandie ; sans ce jeune homme, cette province serait à présent abandonnée, ce qui serait un grand mal ; il y est fort chéri, et un cri public a demandé sa consécration, qui lui a été accordée par un colloque génevois. » (Lett. à P. Rab., 26 avril 1750.) Le calme succédant à une persécution si constante, elles se flattaient de voir leur religion fleurir à l’ombre de la tolérance, quelque incomplète qu’elle fût. C’est à cette époque qu’il faut faire remonter l’origine d’une intrigue qui se présenta plusieurs fois. Les églises avaient songé à s’adresser aux puissances étrangères professant leur communion, pour obtenir la délivrance des galériens condamnés à perpétuité pour fait de s’être trouvés à des assemblées religieuses. Le prince stathouder de Hollande leur fît savoir « qu’il ne négligerait rien pour faire procurer aux pauvres frères la liberté, étant porté d’inclination et d’un vrai zèle à cette bonne œuvre. » Le synode wallon, assemblé à Amsterdam, joignit ses instances à celles des protestants de France. Mais il paraît que quelques serviteurs trop officieux des églises, qui résidaient probablement à Paris, avec mission intéressée sans doute en cette affaire, écri-