CHAPITRE VII.
L’époque à laquelle nous arrivons maintenant fut décisive, quant à la constitution et au sort définitif des églises réformées de France. À peine le traité d’Aix-la-Chapelle eut-il été signé, que déjà les querelles de limites s’élevaient entre la Grande-Bretagne et la France sur leurs possessions respectives dans le Nouveau-Monde, germes d’une guerre qui devait bientôt se rallumer avec violence ; toutefois la France respirait après tant d’agitations ; son gouvernement put songer aux mesures intérieures d’administration, sans être distrait par la terreur d’une invasion ennemie. Les querelles du jansénisme, où la cour, penchant vers l’ultramontanisme, donnait tort constamment aux parlements, et cherchait à faire prévaloir les maximes de la constitution Unigenitus sur les antiques franchises de l’église gallicane, avaient profondément divisé le clergé, qui tantôt obéissait et tantôt résistait à la magistrature. De cette agitation théologique naquit le besoin de scruter plus profondément les limites des deux pouvoirs, et, pour le dire en passant, ce fut là le seul résultat durable de ces débats, dont la forme était bien plus importante que le fonds. Le clergé était non moins attaché que les parlements à la religion de l’État. C’était pour lui plus qu’un inté-