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monde au grand jour, sur le fait qu’il ne s’y passait rien de contraire à l’ordre ; qu’en les rapprochant un peu plus des villes, on avait donné aux catholiques mêmes la facilité de les connaître, d’y assister, et de les inspecter ; qu’il n’y avait absolument rien dans ces assemblées dont le gouvernement pût prendre ombrage, si on lui en faisait des rapports fidèles ; que si elles étaient nombreuses, cela tenait au grand nombre de protestants qui étaient encore dans le royaume ; que s’il y avait plus de pasteurs, les rassemblements seraient moins considérables ; qu’il y avait beaucoup d’endroits où il n’y avait point de pasteurs, ce qui obligeait les fidèles à se réunir aux assemblées les plus à portée, et ce qui contribuait à les grossir ; qu’il était impossible aux pasteurs, quelque intention qu’ils eussent de prévenir la trop grande affluence, d’empêcher que les membres de leur communion qui arrivaient par troupes ne fussent reçus ; que les assemblées étaient essentiellement publiques ; qu’on ne s’y entretenait jamais d’affaires d’État ni de choses civiles ; que le culte de la religion en faisait le seul et unique objet ; qu’elles n’étaient précédées ni suivies d’aucun attroupement ni désordre ; qu’on ne portait dans ces assemblées aucune espèce d’arme, quelle qu’elle fût ; qu’on y admettait indistinctement les hommes, les femmes, les enfants, ce qui ne se ferait pas si de mauvais desseins les animaient ; qu’on y recevait de même ceux de leurs frères catholiques qui voulaient y assister et qu’on ne s’y cachait ni des ecclésiastiques ni des gens du roi ; « que les assemblées étant composées en partie de personnes aisées, de gentilshommes, d’avocats, de médecins, de marchands qui ont des biens considérables et qui vivent avec toutes les commodités de la vie, il n’est pas à présumer qu’ils