chelle, condamna trois ménages de Saintonge, Fauconnet,
Biais et Fleuri, à l’amende pour s’être conjoints
par mariage sans avoir observé les formalités
prescrites, et leur défendit de demeurer ensemble.
1746.
17 décemb.Nous avons vu à Montauban les fureurs de l’intendant
Lescalopier contre les époux du lieu du Fau.
Pour un crime du même genre, les Palleville, de
Revel, et les Bosanquet, de la Salle, furent emprisonnés
séparément dans les forts ou couvents de
Brescou, Montpellier, Aigues-Mortes et Anduze. Dans
le comté de Foix, les familles Bourgel, Doumenq,
Rouffiac, Fagez, Lafons, Derieu, furent traitées de la
même manière. L’intendant Lenain, par un arrêt
dont on a conservé le dispositif, voulut à toute rigueur
briser le mariage contracté par les conjoints
Cazenave et Aldeberte, protestants de la ville de
Cette, atteints et convaincus de s’être mariés devant
un ministre de la religion prétendue réformée. Il condamna
ces époux en 1,000 livres d’amende, 20 livres
d’aumônes, avec défense d’habiter « jusqu’à ce qu’ils
1750.
10 décemb.aient fait réhabiliter leur mariage par leur propre
curé, et de plus aux dépens du procès liquidés à la
somme de 221 livres 9 sous 9 deniers[1]. » Tels furent
les frais taxés par le chevalier intendant Lenain lorsque,
peu de temps avant sa mort, il rendit ce jugement
1749.
21 mai.aussi judicieux que moral. Le parlement de
Bordeaux traita les choses plus en grand. Par un arrêt
solennel et longuement motivé, il enjoignit à quarante-six
personnes, hommes et femmes, des provinces
de l’Angoumois, de l’Aunis et de la Saintonge,
spécialement de Jonzac et de Ségonsac, de se séparer
- ↑ Voyez cet arrêt remarquable, Mém. hist. de 1751, par Ant. Court, avec les listes et noms des trente-deux mariages condamnés en 1749, par le parlement de Bordeaux, Patriote français et impartial, p. 86-89.