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« Pour y parvenir, j’avais convoqué pour le 21 août 1715 tout ce qu’il y avait de prédicants dans les Cévennes et le bas Languedoc ; j’avais invité à cette assemblée quelques laïcs des plus éclairés ; je leur fis à tous une vive et touchante peinture de l’état des choses : je leur représentai la nécessité qu’il y avait d’y apporter tous les remèdes, qui seraient en notre pouvoir ; qu’un des plus efficaces, outre le bon exemple que chaque prédicateur était obligé à donner de la purification du sanctuaire de tout fanatisme, était le rétablissement de la discipline ; que je m’étais rendu ce jour-là au milieu d’eux dans le dessein d’en jeter les premiers fondements ; qu’il fallait commencer par établir un modérateur et un secrétaire, l’un pour présider aux délibérations et l’autre pour les rédiger par écrit. Tous ayant accédé à ma proposition, je fus établi à la pluralité des suffrages, non seulement pour être le président de la petite assemblée, mais aussi pour en être le secrétaire.

« On commença par conférer la charge d’ancien aux laïcs qui se trouvaient dans l’assemblée, et il fut convenu qu’on en établirait dans tous les lieux où la prédication et les prédicants seraient reçus ; qu’ils seraient chargés, 1o de veiller sur les troupeaux en l’absence des pasteurs et sur la conduite des pasteurs mêmes ; 2o de choisir des lieux favorables pour la convocation des assemblées ; 3o de les convoquer avec toute la prudence et le secret possibles ; 4o de faire des collectes pour assister les pauvres et les prisonniers ; 5o de procurer des retraites sûres aux prédicateurs et de leur fournir des guides pour les conduire d’un lieu à l’autre.

« Je fis mettre ensuite en délibération, 1o que selon l’ordre de saint Paul il serait défendu aux femmes de