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des églises du désert.

remarquables : ce n’est pas une des pièces les moins singulières de notre collection. Après la mort du pasteur Antoine Court, le jeune ministre Court de Gebelin vint aussitôt se fixer à Paris, où il commença ses grands travaux d’érudition, et où il organisa un bureau d’agence et de correspondance pour les affaires des églises réformées françaises. Nous aurons à signaler dans la suite les nombreux services que leur rendit le savant fils d’Antoine Court, Court de Gebelin, jusqu’à sa mort, en 1784.

Paul Rabaut naquit à Bedarieux, près de Montpellier, le 9 janvier 1718, d’une famille d’anciens protestants, renommée par leur piété et par la simplicité de leurs mœurs. Il est probable que les périls de la profession de pasteur, le sentiment d’injustice profond que faisait naître la vue des malheurs des églises, un certain goût pour l’étude, les dispositions d’un esprit très-propre au maniement des affaires les plus difficiles, et encore plus, une vocation sérieuse et bien sincère, décidèrent ce jeune homme à entrer dans la périlleuse profession du ministère évangélique vers 1735. Il se maria de fort bonne heure, c’est-à-dire vers 1738, avec une jeune fille de Nîmes, aussi pieuse et aussi courageuse que lui, Madeleine Gaidan. Le premier fruit de leur union fut le petit Saint-Étienne, qui devint pasteur, et bien plus tard le célèbre constituant et conventionnel girondin, Rabaut de Saint-Étienne. Dès l’âge de six ans, ce fils aîné fut envoyé à Lausanne, où le pasteur Antoine Court l’accueillit avec tendresse. Antoine Court avait quitté les églises du midi du royaume pour s’établir à Lausanne, vers 1730. Nous pensons, d’après nos pièces, que Paul Rabaut, encore simple proposant de l’église de Nîmes, alla étudier à Lausanne en 1740,