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des églises du désert.

bout, de se jeter dans les bras des ennemis de la France. Toutes les négociations dont les affaires de l’Église furent l’objet à cette époque, portent l’empreinte et de cette rigueur et de cette inquiétude. Il y avait là un but à atteindre, qui était la conversion par contrainte ; il y avait un écueil à éviter, qui était la guerre civile donnant la main à la guerre étrangère : or, de ces deux choses, l’une contrariait l’autre. De là, mille embarras sérieux d’administration. Ils donnèrent lieu aux expédients les plus extraordinaires. On a vu que lorsque le midi de la France eut été envahi jusqu’aux portes de Marseille par l’invasion austro-britannique, la cour eut de vives inquiétudes ; elle conçut le projet d’armer les protestants ; sans doute, parce qu’un gouvernement cherche toujours à prendre l’initiative des événements qu’il redoute, ou bien parce qu’il voulut réellement se créer un corps auxiliaire pour défendre les côtes de la Saintonge, devant lesquelles flottait le pavillon anglais. Nous allons transcrire une autre lettre semi-officielle qui fut écrite à ce sujet par les ordres de l’intendant du Languedoc, et qui est une des pièces les plus curieuses que nous ayons découvertes sur ces négociations occultes, où les traditions du fanatisme religieux se montrent si bien aux prises dans les conseils de l’État avec la première des lois, celle de la défense du pays : elle fut encore écrite de Montpellier1746.
27 octobre.
à M. Resch, avocat protestant, influent dans les églises, à la Bessonié, par M. Amiel, agent de l’intendant de la province, et également protestant.

« Monsieur,

« La cour et monseigneur Lenain sont prévenus que les Anglais avec les pasteurs provinciaux ont