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des églises du désert.

guedoc, le 10 décembre, pour délibérer à ce sujet. Nous croyons devoir transcrire l’article 1er de cette assemblée, l’une des plus extraordinaires pour son objet que l’on eût jamais vues dans l’église réformée de France. « M. l’intendant ayant désiré de savoir le nombre de ceux d’entre les protestants des diocèses d’Alby, Castres, Lavaur et Saint-Pons, qui pourraient prendre les armes pour s’opposer aux entreprises des ennemis de l’État, la compagnie est d’avis de délibérer là-dessus. MM. les pasteurs jugent également déplacé et ridicule le parti de déterminer le nombre fixe des protestants du haut Languedoc qui pourraient marcher aux ordres de Sa Majesté, vu que, d’un côté, ce serait offrir au roi ses propres sujets et des sujets pleins d’ardeur pour son service ; et que de l’autre il n’est pas possible d’en savoir le nombre avec précision. En conséquence, MM. les pasteurs trouvent convenable d’écrire à M. Lenain, en conformité du zèle des protestants pour le service de Sa Majesté, qu’il n’est aucun particulier parmi eux, dans le haut Languedoc, capable de porter les armes, qui ne soit prêt à exécuter ses ordres ; mais, n’en ayant pas fait le dénombrement, on ne peut lui en marquer le nombre précis. Mais les anciens et autres particuliers de cette assemblée opinant pour le parti contraire, et voulant, malgré l’avis de MM. les pasteurs, offrira M. l’intendant, les uns 15,000, les autres, 10,000 hommes ; les pasteurs, pour arrêter un zèle inconsidéré, et crainte de se rendre suspects malgré leur fidélité inviolable pour Sa Majesté Très-Chrétienne, consentent enfin qu’on écrive audit sieur intendant pour lui offrir deux bataillons, qu’on croit pouvoir être levés dans le haut Languedoc, et, qu’au surplus, on priera Sa Grandeur de pourvoir tant à