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des églises du désert.

phrase que nous venons de citer. Lors du synode national de 1744, Antoine Court avait quarante-huit ans ; Paul Rabaut entrait dans sa vingt-sixième année ; Court de Gebelin avait dix-neuf ans.

Après avoir tenu cette assemblée qui avait tant inquiété la cour, les églises, voyant les persécutions renaître de toutes parts, s’appliquèrent à mettre la vérité dans tout son jour et à laver la cause commune des calomnies dont on tâchait de la charger. Par délibération d’un colloque du haut Languedoc, il fut résolu d’adresser au nom des églises des lettres apologétiques à monseigneur de La Deveze,1744.
3 juillet.
lieutenant-général, commandant la province du Languedoc, ainsi qu’à M. Lescalopié, intendant de la généralité de Montauban, pour leur exposer, que s’assembler en armes dans la vue d’insulter les catholiques en général et les prêtres en particulier, que faire des collectes en faveur des princes étrangers, étaient des pratiques diamétralement opposées aux maximes des églises ; que si quelques gentilshommes avaient pris à leur départ pour se rendre dans les lieux des assemblées, leurs armes ordinaires de voyage, ils n’avaient fait aucune injure à qui que ce fut, quoiqu’ils eussent eux-mêmes été insultés ; que d’ailleurs, ils avaient eu soin de quitter leurs armes dans des lieux éloignés ; que tout au plus pouvait-on avoir vu quelque épée aux assemblées, ce qu’on évitera totalement à l’avenir, les particuliers y ayant été exhortées : « Et si nous faisons des collectes dans nos assemblées, continue la lettre au commandant, outre qu’elles sont trop modiques pour être acceptées des princes étrangers, Dieu nous est témoin qu’elles sont uniquement destinées au soulagement des pauvres, tant catholiques que protestants. » (Mss. Cast., p. 13.)