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des églises du désert.
xvii.
Après être monté, il dit cette raison :
Pardonnez-les, Seigneur, ne savent ce qu’ils font ; »
Et puis dit au bourreau : « Toi et toutes ces personnes,
Qui de mal m’auront fait de bon cœur je pardonne. »
xviii.
Ainsi finit ses jours, le bienheureux Roussel,
Et son âme à l’instant s’envole dans le ciel,
Pour y aller jouir d’une gloire éternelle. —
Faisons tous comme lui, si Dieu nous y appelle !
xix.
Celui qui l’a vendu ne se découvre pas :
Mais un jour devant Dieu sera comme Judas.
Il a vendu Roussel, Judas vendit son maître ;
Dedans un même rang tous deux on va les mettre.
xx.
Dis-moi donc d’où tu es, du Vigan ou d’Aulas ?
Au jour du jugement, ne trembleras-tu pas,
Quand tu te souviendras de cette perfidie,
Qu’au pauvre Roussel, tu as coûté la vie ?
xxi.
Tu auras beau crier : Coteaux, tombez sur moi,
Montagnes et rochers, de grâce, couvrez-moi,
Pour me cacher aux yeux de ce juge terrible :
Les coteaux à ta voix resteront insensibles.
xxii.
Il faudra malgré toi subir un jugement,
Et aller sur-le-champ dans un lieu de tourments.
Vois le sort de Judas, toi son compatriote,
Vous serez les deux logés chez le même hôte.
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1728.Nous ne joindrons pas à ces stances naïves et touchantes celles où le peuple chanta le malheur de la
mère de Roussel ; elles sont inférieures quant à la
forme ; elles répètent à peu près les mêmes faits. Nous