à une assemblée, avec confiscation des biens, le tout sans forme ni figure de procès ; pour les absents des assemblées, amende arbitraire contre tous les réformés des lieux, avec recouvrement par voie de garnison militaire ; amende de 3,000 liv. contre chaque réformé habitant le lieu où un ministre aurait été arrêté, laquelle amende, en cas d’une dénonciation, devrait bénéficier au dénonciateur. Hâtons-nous d’ajouter que des dispositions aussi tyranniques et aussi absurdes à la fois ne furent pas exécutées à la lettre ; jamais elles n’auraient pu l’être. Déporter aux galères des réunions de trois mille personnes, rançonner des districts entiers et nombreux de 3,000 liv. d’amende par tête d’habitant réformé inscrit à la capitation, en cas de capture d’un ministre, mettre des villages entiers à l’amende : c’étaient là des lois que ceux mêmes qui les rendaient ne purent avoir le projet d’appliquer sérieusement. Elles furent sur-le-champ adoucies en quelques lieux par la conduite des intendants.
Il y en eut un exemple remarquable non loin de
Sainte-Foy en Guyenne, très-peu de temps après que
furent rendues ces mesures d’une intolérance impraticable.
D’après la lettre du ministre Loire, il paraît qu’en
basse Guyenne, on avait semé le bruit que les édits
d’intolérance allaient incessamment être abolis ; les
réformés continuèrent dès lors leurs assemblées avec 1745.
2 mars.moins de précaution.
Cette publicité fournit le prétexte d’une circulaire de l’intendant de Bordeaux aux
évêques de sa généralité, où l’administrateur semble
donner des conseils de douceur au clergé. Il informe
les curés qu’il avait tout lieu de penser que la plupart
des nouveaux convertis qui ont assisté à l’assemblée
tenue par un prédicant le 21 du mois de février, dans
un champ près la ville de Sainte-Foy, ne se seraient