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plus en plus l’extension toujours croissante du culte et des besoins des fidèles. Il fut ordonné qu’aucune province n’écrirait au roi ni aux personnes revêtues de son autorité pour des affaires qui intéressent le corps de l’église, sans au préalable avoir consulté les pasteurs des autres provinces, sauf le cas d’affaires très-pressantes (art. 5). On devait avoir soin surtout « de ne laisser prêcher aucun pasteur ni proposant qu’ils ne soient connus de quelques membres du consistoire » (art. 8). Aucun pasteur ne devait sortir de sa province pour aller exercer son ministère dans une autre, sans être muni de lettres de ses confrères (art. 16). D’ailleurs, c’étaient toujours les provinces de Guyenne et de Poitou qui manquaient le plus de prédicateurs. Nous voyons ici, pour la première fois, mention de l’église d’Orange, dans le comtat d’Avignon, et une résolution portant que l’église de Nîmes aurait, selon sa demande, un pasteur qui ne desservirait aucune autre église et qui serait affecté uniquement à celle-là. Ce fut en vertu de cette disposition que bientôt après Paul Rabaut fut nommé pasteur de cette grande communauté. Les églises devaient faire leur possible pour avoir chacune des diacres. Cette dernière organisation donna lieu à cette disposition de comptabilité régulière, la première de ce genre dont nos pièces fassent mention : « Pour éviter les jugements téméraires que l’on pourrait porter contre les anciens ou diacres, ou pour introduire le bon ordre, il sera nommé dans chaque consistoire un trésorier et un secrétaire, et le trésorier ne délivrera aucun argent sans que le secrétaire en ait connaissance, de quoi il sera tenu un compte exact » (article 23).

Ce même synode adopta quelques mesures qui