Page:Coquerel - Histoire des églises du désert, Tome 1.djvu/304

Cette page a été validée par deux contributeurs.
290
histoire.

manifeste de l’agitation et des troubles des temps. Les fidèles étaient exhortés à souffrir patiemment les mauvais traitements auxquels ils pourraient être exposés pour la religion, et à n’entrer dans aucune conversation où l’on traite des sujets de controverse, qui ne font qu’agiter les esprits. Les fidèles devaient éviter d’apporter aucun scandale en travaillant les jours de fête[1]. L’article 10 est remarquable ; il montre que l’on commençait à moins redouter la publicité des assemblées religieuses ; aussi il fit une grande sensation, et fut souvent rappelé dans les Mémoires historiques, favorables ou défavorables aux protestants : « Comme il y a plusieurs provinces où l’on fait encore les exercices de religion pendant la nuit, le synode, tant pour manifester de plus en plus la pureté de nos intentions que pour garder l’uniformité, a chargé les pasteurs et les anciens des diverses provinces, de se conformer autant que la prudence le permettra aux églises qui font leurs exercices en plein jour. »

Cette assemblée rendit un jugement disciplinaire fort important, qui servit beaucoup à ramener la paix dans les églises. Même en présence des persécutions, des dissensions graves s’étaient élevées dans leur sein. Vers l’an 1733 surtout, il était éclaté une scission qui aurait pu avoir les suites les plus graves. Un pasteur du bas Languedoc, Jacques Boyer, avait été destitué du saint ministère par son consistoire,

  1. Cet article 9 du synode national est interrompu dans la pièce originale par une parenthèse naïve que nous avons voulu reproduire ici : « Pendant la séance du synode, ayant été présenté un enfant, fils naturel et légitime d’Antoine Dombre et de Madelaine Hugon, né le 10 août 1744, M. le modérateur (le pasteur Michel Viala) l’a baptisé, et lui a donné le nom Pierre-Paul ; ses parrains ont été MM. Paul Rabaut et Pierre Peirot, ministres du saint Évangile. »