les fidèles, on ne voit point que la marche des affaires
religieuses en eût été beaucoup influencée. Sauf le
fait général que les réformés étaient moins tourmentés
pendant les guerres, parce qu’on redoutait chez
eux un esprit de révolte qui ne se déclara jamais, on
les voit dans l’une comme dans l’autre fortune, conserver
la même attitude, braver les édits pour obéir
à leur conscience et pour suivre leur zèle héréditaire.
Le tableau que le comte de Saint-Maurice donna des
églises, dans la lettre que nous avons rapportée, fut
tracé pendant les années qui précédèrent les guerres
1740.
9 juin.de Marie-Thérèse. Plus tard, un synode arrêta que le
livre des prières de l’église de Genève, accommodées
à un temps de persécution serait adopté par les églises
de France ; ce fut dans le cours de cette même année
que le ministre Paul Rabaut, élève et ami du pasteur
Court, qui occupe avec lui une place si notable dans
l’histoire des églises pour tout le reste de ce siècle,
alla étudier au séminaire de Lausanne. (Syn. prov. du bas Lang. Mss. P. R.) La même permission fut accordée
deux ans après à un autre ministre qui se signala
par autant de constance que de courage dans ces
temps malheureux, Étienne Deffère, pasteur du
Béarn, dont nous aurons souvent occasion d’apprécier
les services. Il n’était d’abord que prédicateur, et
il lui fut accordé « congé d’une année pour aller à
l’académie réformée qu’il jugera à propos, afin de
perfectionner ses connaissances, et se rendre mieux
capable de prêcher l’Évangile aux églises sous la
croix. » (Syn. prov. Mss. P. R. 15 mai 1742.)
Pendant que les églises du bas Languedoc et des Cévennes luttaient contre tant d’obstacles, contre les 1733-1737.restes toujours menaçants d’un tumultueux fanatisme, contre les divisions intestines, et surtout contre