Var ; il fut obligé de se retirer devant quarante mille
Autrichiens et Piémontais, qui couvrirent la Provence.
Une guerre entreprise pour des motifs politiques si
lointains avait été ramenée en France même. Les Autrichiens
désolaient la Provence et le Dauphiné, ils
s’emparaient de Grasse et de Vence ; les Anglais faisaient
des descentes en Bretagne, et leurs flottes bloquaient
Marseille et Toulon. La révolte de Gènes, sur
les derrières de l’armée autrichienne, empêcha le
midi du royaume d’être envahi. Sur le Rhin, les
armes du roi de France étaient heureuses ; mais sur
les côtes du Finistère sa flotte fut détruite par les Anglais.
Après toutes ces vicissitudes de défaites et de1747.
triomphes, l’Europe fatiguée dut songer à la paix ;
d’un côté, la marine française était ruinée ; de l’autre,
la Hollande allait être envahie ; des pays entiers
avaient été ravagés, des flots de sang avaient été répandus.
L’impératrice reine de Hongrie fut reconnue,
sauf la Silésie, acquise au grand Frédéric, et quelques
cessions italiennes. L’Angleterre gagna l’avantage
d’avoir, en grande partie, détruit le commerce
français et ravagé ses colonies. La France fut la seule
qui ne retira aucun avantage de la paix d’Aix-la-Chapelle1748.
18 octobre. ; aussi, dit Voltaire avec justesse, « elle se rétablit
faiblement » des suites d’une guerre dont le cardinal
de Fleury avait prévu les suites désastreuses.
De tous ces événements, le seul qui eût un intérêt
direct pour l’équilibre protestant de l’Europe fut la
défaite du prince Édouard à Culloden, en Écosse ; 1746.
27 avril.
cette cause catholique déclina toujours, et la grandeur
de la Prusse protestante ne cessa d’augmenter.
Telle est l’esquisse très-rapide des grands événements politiques. Si on en rapproche les travaux des églises et les mesures que prenaient les pasteurs et