fermée à perpétuité dans l’hôpital général de la ville. Les ministres Jacques Boyer et Hollard furent condamnés à mort et exécutés en effigie[1]. Quatre des assistants furent condamnés aux galères ; mais sans doute les précautions n’étaient pas très-bien prises contre de tels captifs ; ils réussirent à s’évader de la geôle de Toulouse.
Le même intendant confirmait de plus en plus dans sa pratique administrative les assurances qu’il avait données aux curés des Cévennes. De 1736 à 1738, les lieux de Mandajor, près d’Alais, l’arrondissement de Sauve, le lieu de Freissinet, de Fourgues, furent frappés d’amendes, en conséquence de la convocation et de la tenue de réunions religieuses.
La vigilance de l’intendant du Languedoc trouva
encore dans ces années d’autres objets où elle put
s’exercer. Ce n’était pas assez de condamner à mort
les ministres et de frapper de galères et d’amendes
les réunions, il fallait encore extirper du milieu des
fidèles les livres qui auraient pu entretenir leur foi.
La même année où une cour germanique, celle du
prince archevêque de Saltzbourg, tourmentant les
calvinistes de ses États, envoya dans le Brandebourg
une nouvelle et fructueuse émigration de religionnaires,
la cour autrement puissante de Versailles prit
1729.
24 avril.contre les réformés français une mesure de véritable
inquisition, qui troubla une foule de familles. Une
ordonnance du jeune Louis XV déclara « que tous
les nouveaux convertis ne pourraient, sous quelque
prétexte que ce soit, garder dans leurs maisons aucuns
livres à l’usage de ladite religion, Sa Majesté leur
enjoignant de porter, dans quinze jours au plus tard
- ↑ Le Mémoire historique de 1744, qui est d’Antoine Court, nous apprend qu’en 1747 le ministre Hollard était pasteur à Christian Erlang.