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des églises du désert.

la plupart ne portent plus leurs enfants à l’église, mais à l’assemblée pour les faire baptiser, et en effet, les prédicants leur confèrent le baptême, quoiqu’il conste par des faits certains que plusieurs d’entre eux ne le confèrent pas dans les règles, soit par ignorance, soit par la persuasion où ils sont que le baptême n’est pas nécessaire, du moins pour les enfants des fidèles. Quand les pasteurs légitimes demandent ces enfants, plusieurs leur répondent avec assurance qu’ils ne les reconnaissent pas pour leurs pasteurs. — Instruction de la jeunesse. Quand ces enfants sont devenus grands, au lieu que les parents les envoyaient autrefois avec assez de soin aux écoles et à nos instructions pour éviter une amende, ils ne les envoient plus ; et si quelques uns les envoient, ces enfants, inspirés par des personnes mal intentionnées, ne veulent plus répondre à celui qui, par les ordonnances du roi, est obligé de les appeler dans l’église les dimanches et les fêtes, pour savoir s’ils sont absents ou présents. Ces pauvres enfants, que leur inclination naturelle porterait à notre culte catholique, se trouvent, par le malheur de leur naissance, sans instruction et sans aucun exercice de religion, vivent souvent dans le libertinage, deviennent plus obstinés que leurs pères, et, ne sachant ce qu’ils doivent croire, se réduisent à ne rien croire dans le fond. — Mariage. Ces jeunes gens pensent enfin à s’établir par le mariage, et c’est alors qu’ils violent plus ouvertement les lois de l’église et de l’État. Quelques uns (le nombre en est aujourd’hui très-petit) s’adressent à nous, ils nous déclarent qu’ils veulent vivre et mourir dans la religion catholique ; ils se font instruire pendant six mois selon les règlements de monseigneur notre évêque, ils nous paraissent persuadés et convaincus ; du