droit de s’organiser d’une manière plus forte. Un des
exemples les plus notables de cet esprit fut donné
par les huguenots des Cévennes au milieu de cette
contrée témoin de tant de combats, et où le zèle
1730.
10 août.était encore si fervent. Un synode provincial, qui
réunit trente-sept membres, et qui fut tenu dans les
Cévennes (or. mss. P. R.), adopta plusieurs mesures
vigoureuses, quand on songe aux dangers du
temps. Pour resserrer les liens des églises du royaume
et de celles de Suisse, où le nouveau séminaire venait
d’être fondé, il ordonna qu’un des jeûnes solennels
célébrés en France le serait le même jour qu’en Suisse.
Comme la population réformée était encore mal définie,
et qu’une partie se dissimulait dans les rangs
des catholiques, les anciens de chaque église reçurent
la mission de dresser la liste complète des personnes
depuis l’âge de douze ans, et au-dessus, qui n’auraient
pas communié, de les exhorter à s’y préparer, et de
leur représenter combien cette obligation était sacrée
et urgente. Les parents et tuteurs qui feraient baptiser
tous mineurs à l’église romaine ou permettraient
qu’ils s’y mariassent, « tous ceux en un mot qui se
souilleront du péché abominable d’idolâtrie, à l’occasion
des mariages ou des baptêmes, » seraient d’abord
suffisamment exhortés, et s’ils s’y obstinaient,
excommuniés. La même peine devait atteindre tous
ceux qui iraient à la messe sous un prétexte quelconque.
Une disposition spéciale fut prise à l’égard des réformés qui occupaient des postes se rattachant aux fonctions d’officiers du fisc, et exposés par là à lever les amendes encourues par leurs frères pour fait de religion ; ils seront excommuniés « vu que, par cette conduite, ils deviennent les persécuteurs de leurs