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des églises du désert.

toutes celles qui s’étaient faites depuis longtemps dans le même lieu ; bon nombre de nouveaux embarqués n’y contribuèrent pas peu ; tout y fut tranquille, quoique deux catholiques romains, qui étaient à l’affût, eussent aperçu une foule de gens qui se rendaient de trop bonne heure sur la place. — Deux autres catholiques, qui allaient de Nîmes à Calvisson, furent arrêtés sur leur chemin par une troupe de nos gens et conduits sur la place ; leur peur ne fut pas petite, surtout lorsqu’on leur fit quitter le grand chemin pour traverser une guarigue[1]. L’assemblée finie, on leur donna le congé et on leur commanda le secret. Ils le tinrent : et il ne fut pas au pouvoir de l’un des nôtres, qui était leur voisin, de leur faire confesser leur aventure. Ils disaient bien en général qu’il leur en était arrivé une fâcheuse ; mais lorsqu’il était question de savoir quelle, ils les payaient d’un : Nous ne pouvons pas vous le dire. La convocation de cette assemblée fut pourtant sue ; l’évêque de Nîmes en fut informé dès le grand matin, aussi bien que les officiers du château ; mais cela n’eut point de suites. Il n’y eut que les missionnaires dont je vous parlai dans la précédente qui firent du vacarme. Ces charlatans osèrent publier en chaire, que le prédicateur de cette assemblée avait fait plus de mal en une seule nuit, qu’eux n’avaient fait de bien dans toute leur mission.

« Le mercredi, j’assemblai l’église de Calvisson et celles de son voisinage. Il ne se passa rien de particulier dans cette assemblée : tout y fut tranquille ; le nombre des communiants n’y fut pas aussi considérable qu’à la précédente, parce que, quoique très-nombreuse, elle ne l’était pas autant. Je me transportai

  1. Terme languedocien ; district ou ravin inculte et écarté.