Page:Coquerel - Histoire des églises du désert, Tome 1.djvu/155

Cette page a été validée par deux contributeurs.
141
des églises du désert.

Il est temps de rentrer dans les limites de nos événements domestiques, et de caractériser d’après nos pièces la conduite des églises sous la régence et le sort de leurs premières assemblées. Ces événements furent, les uns, antérieurs aux premiers voyages d’Antoine Court, et les autres furent contemporains de ses tournées. Celles que nous ferons connaître par de longs extraits de ses lettres furent heureuses, et eurent à souffrir non pas des hommes, mais des éléments. D’autres réunions furent moins tranquilles Nous avons vu par les extraits des registres du conseil de la guerre, cités par Lemontey, de quelles dévastations fut accompagnée la dispersion de plusieurs de ces convocations. Ces dernières ayant eu lieu même avant les visites de Court, nous n’avons trouvé dans ses pièces que des renseignements fort incomplets sur elles, d’autant qu’elles précédèrent de longtemps la véritable organisation du culte, et qu’elles suivirent l’époque des événements de l’histoire des Camisards dont A. Court nous a laissé le récit fidèle. Nous devons donc nous borner à donner la sèche énumération contenue dans le manuscrit historique de Rabaut-Dupuis. Les premières assemblées un peu nombreuses et régulières eurent lieu en 1709, après la pacification définitive des bandes qui n’avaient pas voulu suivre Cavalier : les premières eurent pour lieu de rendez-vous Sommières et les environs de Nîmes ; l’une et l’autre furent surprises, et elles entraînèrent de nombreuses condamnations aux galères. L’an 1710, assemblée surprise à Millerines, deux des assistants condamnés à mort et exécutés à Montpellier ; l’an 1712, assemblées à Bordeaux, chez une nommée Debora Phelipeaux, jugement du parlement, du 3 août, condamnant cette