bon. Le vieux duc de Villeroi fut violemment séparé
de son royal pupille, et le cardinal Dubois fut déclaré
premier ministre, prévoyant le jour où Philippe
remettrait au jeune roi la prérogative royale pour se16 février.
la faire rendre aussitôt. Bientôt la mort vint interrompre
la soif d’ambition de Dubois, qui grandissait
avec ses honneurs ; d’ingrats amis de sa fortune jouèrent
à ce premier ministre, malade et septuagénaire,
le tour cruel de lui renvoyer toutes les affaires sans
exception, afin d’assister, hors de tout risque de complot,
au plaisir affreux d’une agonie hâtée par un
travail dévorant, Le cardinal succomba bientôt. L’histoire1723.
10 août.
politique et impartiale de la France, prenant
tout en considération, a disputé non sans succès sa
mémoire aux chroniques infâmes où on a tant cherché
à l’ensevelir. Le duc d’Orléans suivit de près son2 décembre.
favori et son maître dans l’art de gouverner ; sa mort
fit passer le premier pouvoir de l’État entre les mains
du duc de Bourbon. Nous allons voir que le chef de
la maison d’Orléans toléra assez doucement les protestants,
tandis qu’au contraire, l’impétueux et opiniâtre
représentant des Condé plongea les églises dans
de nouveaux désastres. »
Voici donc quels furent les traits généraux de la régence envers les protestants. Lors de son avènement au pouvoir, le duc d’Orléans se vit en présence du code volumineux où les conseillers du feu roi avaient épuisé l’arbitraire le plus raffiné contre les religionnaires. Nous avons vu que la mort de Louis XIV, que l’allégresse qui suivit ses funérailles, que la disgrâce des jésuites, que l’isolement où Mme de Maintenon, leur plus constante ennemie, se vit jetée ; enfin, que l’impatience avec laquelle la nation dépouilla le froc dévot dont le pénitent du P. Letellier avait voulu la