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des églises du désert.
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l’étiquette ducale allait jusqu’à la rage. Ces causes diverses obscurcirent un esprit d’ailleurs habile à saisir les véritables raisons d’état, et lui firent remporter la plus déplorable victoire sur les intentions droites de Philippe d’Orléans. Il est d’ailleurs plus que probable que ni l’Angleterre ni la Hollande n’agissaient sérieusement en appuyant un rappel des réfugiés, qui les eût exposées à se dessaisir de tant de richesses industrielles au profit de la France. On voit donc que les menées de cour, comme les influences diplomatiques, se réunirent contre un projet d’une si évidente justice. Il eût autrement honoré l’administration du régent que le fol achat du gros diamant, que Saint-Simon recommanda si éloquemment à son maître, et qu’il obtint de sa prodigalité. Ces tristes avis des courtisans de la régence portèrent des fruits déplorables. À la même époque, et peut-être immédiatement après la réfutation de la tolérance du duc d’Orléans par ses favoris, il parut une déclaration ainsi conçue : « Sa Majesté, informée que quelques particuliers nouveaux convertis, s’étant imaginé sans fondement que les assemblées pouvaient être permises entre eux, pourvu que l’on n’y portât point d’armes, en ont tenu quelques-unes au préjudice des ordonnances rendues à cet égard, et voulant sur cela faire savoir ses intentions et les détromper des idées chimériques que des esprits mal intentionnés leur ont suggérées, de l’avis de M. le duc d’Orléans, régent, a déclaré que les édits rendus sur le fait des assemblées des nouveaux convertis soient ponctuellement exécutés, fait défense à toutes personnes de se trouver à aucune, sous peine d’être punies. » Paris, 16 mai 1716. (Placard ; mss. Fab., Lic.) Nous ne devons pas passer sous silence une autre