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bunaux mixtes. De telles idées ne percent dans aucune de leurs requêtes. Loin d’exiger autant, il n’est pas douteux qu’elles se fussent montrées reconnaissantes de la restauration de leur état civil, de l’adoucissement du code cruel qui les opprimait, et qu’elles se fussent contentées de la tolérance même la plus exiguë. C’est ce qui ressort le plus clairement de toutes leurs suppliques. Pourquoi donc ce conseiller funeste est-il allé remuer devant son maître les cendres à jamais éteintes de la ligue de La Rochelle. Quelques considérations étrangères expliquent jusqu’à un certain point son avis. Le régent était alors occupé à resserrer son alliance avec l’Angleterre et avec la Hollande, puissances protestantes qui s’intéressaient à leurs coreligionnaires, et qui s’étaient rendues favorables, sous ce point de vue, les autres ministres influents, le duc de Noailles, l’abbé Dubois et le secrétaire Canillac. Lord Stairs, l’ambassadeur d’Angleterre, paraît avoir un peu manœuvré en ce sens. Mais la nouvelle ligne politique que la France s’était tracée, et qui la rapprochait intimement des puissances protestantes, excite constamment la bile de l’irascible Saint-Simon. Par orgueil aristocratique, il était jacobite violent ; loin d’approuver des alliances dont 1716.la condition première était l’abandon des droits de Jacques iii au trône d’Angleterre, il déclara même que le rôle de la France eût été de tâcher d’opérer le renvoi de la maison d’Hanovre en Allemagne. Il faut ajouter que les conseillers du traité de la triple alliance qui se préparait alors, Dubois et Canillac, lui étaient odieux, comme bafouant ses intrigues obstinées en faveur de la pairie et des puérilités du bonnet, et le duc de Noailles, comme s’étant ostensiblement rapproché du parlement. Sa haine contre ce renégat de