les qualités ci-dessus nommées : sur cela, la compagnie a reçu le nommé Jean Bétrine pour prêcher le saint Évangile par toutes les églises où la Providence l’appellera. » (Syn., cop. cert. mss. P. R.) À cet article, qui porte si naïvement l’empreinte du malheur des temps, il faut ajouter une disposition remarquable de la même assemblée, par laquelle, reconnaissant sans doute l’extrême difficulté de rebaptiser tous les enfants qui, depuis trente ans, avaient reçu ce sacrement par contrainte de la main des prêtres, elle décréta pour cette fois « que le baptême de l’église romaine est bon, quoiqu’on ne puisse toutefois y présenter des enfants sans se polluer. » (Art. 3.) D’ailleurs, l’assemblée jugea nécessaire de confirmer en leur charge tous les ministres qui n’avaient pu recevoir que l’approbation des anciens.
Ces sages mesures étaient appuyées quelquefois de
jugements sévères et fortement motivés, qui prouvent
combien ces pasteurs de la renaissance du culte
veillaient à la stricte observation de la discipline qu’ils
essayaient de rétablir. 1720
13 décembr.Ainsi peu d’années après les
premiers synodes, le ministre Jean Vesson fut déposé
et fut interdit de sa charge pour cause de schisme,
pour avoir administré le baptême à des enfants,
n’ayant point d’ordination « ni approbation des anciens
élus et choisis par les fidèles, ce qui est un
grand crime et une grande irrégularité, » et attendu
« que s’il est permis, à la vérité, à des anciens élus
à la pluralité des voix dans un temps de persécution,
d’établir un homme en qui ils connaissent les qualités
requises, et de lui donner puissance et autorité
de faire toutes les fonctions d’un pasteur, le sieur
Vesson n’a été reçu dans aucun consistoire de pasteurs
ou d’anciens. » (Syn., cop. cert. mss, P. R.) En