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viteurs. Mais bien loin de murmurer contre ta providence, nous reconnaissons que tu pouvais avec justice nous accabler par tes jugements les plus sévères ; ainsi nous admirons ta bonté au milieu de tes châtiments. Mais nous te supplions d’avoir pitié de nous. Nous sommes sans temple. Mais remplis cette maison de ta glorieuse présence ! Nous sommes sans pasteur ; mais sois toi-même notre pasteur. Instruis-nous des vérités de ton Évangile. Nous allons lire et méditer ta parole. Imprime-la dans nos cœurs ! Fais que nous y apprenions à te bien connaître, et ce que tu es et ce que nous sommes ; ce que tu as fait pour notre salut et ce que nous devons faire pour ton service ; les vertus qui te sont agréables et les vices que tu défends ; les peines dont tu menaces les impénitents, les tièdes, les timides, les lâches et les profanes, et la récompense glorieuse que tu promets à ceux qui te seront fidèles. Fais que nous sortions de ce petit exercice plus saints, plus zélés pour ta gloire, et pour ta vérité, plus détachés du monde, et plus religieux observateurs de tes commandements. Exauce-nous, par ton fils. »

Après cet exemple de culte privé, nous devons parler du culte public. Les efforts des pasteurs qui se dévouèrent à cette œuvre courageuse, sont au plus haut degré dignes de mémoire.

Tous ces travaux vraiment apostoliques, tendant à réédifier le culte et la discipline réformée sur les cendres encore fumantes de la guerre des Camisards et au milieu des aberrations de leurs derniers prophètes, eurent lieu dans un espace de trois années, depuis 1715 jusqu’en 1718, depuis l’époque de la mort de Louis XIV jusqu’à l’abaissement de l’Espagne par les victoires de la régence d’Orléans et de l’An-