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on se trompe. L’emphase est l’ennemie de ces récits burlesques ; les soulignements sont inutiles, les réticences intempestives ; il faut que le monologue soit envoyé à la volée sur le public, sans maniérisme et sans apprêt ; avec un enthousiasme pour ce qu’on dit qui en impose aux spectateurs, un effarement d’homme étourdi par les choses extraordinaires qu’il raconte, des transports subits succédant au flegme, une émotion sincère qui réchauffe le récit et lui donne les apparences de la parfaite raison et de l’absolue vérité. On pourrait dire à ceux qui se livrent à ce genre de récitation : « Soyez impossibles et convaincus, et vous réussirez. »

(Il boit. À part :) Tant pis !