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à peu près comme les Anglais se purgent aux deux équinoxes.

Peu à peu, Mme Râpe avait pris en grippe son époux. Aussi, lorsqu’il mourut subitement, — méfiez-vous de l’atmosphère surchauffée des estaminets, en hiver ; un chaud et froid, en sortant, et votre affaire est faite, — lors donc qu’il mourut, sa veuve ne lui accorda, qu’une quantité de larmes assez raisonnable et fut rapidement consolée. Elle avait de l’aisance, — vingt mille livres de rentes, sans compter la maison de commerce dont la vente produirait une forte somme, — elle venait seulement d’atteindre sa trente-sixième année, et son armoire à glace lui présentait l’image d’une forte brune, encore appétissante, malgré son soupçon de moustache. Avant l’expiration du délai légal, Mme Râpe caressa le projet de se remarier.

Or, le premier commis de la maison était un certain M. Rozier, bel homme, ancien sous-officier, avec cet air mau-