Page:Coppée - Contes tout simples, 1920.djvu/26

Cette page n’a pas encore été corrigée

passe la nuit pour ressusciter ce forçat... Un joli réveillon, entre parenthèses !... Et cinq étages à descendre et à remonter, d’abord, pour ces allumettes... Ah ! mais non ! je vais en demander quelques-unes à la voisine.

La voisine, c’était la mère Mathieu, une pauvre vieille, dont la fille, récemment abandonnée par son mari, était morte en couches, au mois de juillet. Le petit avait cinq mois, et l’aïeule, couturière à la mécanique, l’élevait au biberon. Bien de la misère, dans ce taudis-là. Le romancier, qui était un brave homme, y était entré quelquefois et y avait laissé sa pièce de cent sous, bien qu’il n’en eût pas de trop pour lui-même.

« Toc... toc... Bonsoir, mère Mathieu. Donnez-moi donc quelques allumettes. »

Mais il s’arrêta sur le seuil, tout interdit. A la lueur d’un bout de bougie, la vieille femme, accroupie, roulait et ficelait son unique matelas. Près du