LA « 100e » DE LA « KORRIGANE »
Si je vous disais que le jour où j’écrivis le livret de la Korrigane, j’obéissais à une vocation irrésistible, et que j’étais dévoré par la flamme intérieure de l’inspiration, je me ferais rire au nez. Il vaut mieux avouer sans détour que, tout en considérant la danse comme un art charmant et le ballet, tel qu’on le donne à l’Opéra, comme un spectacle gracieux et magnifique, je m’étais souvent demandé quel était, dans la composition de ce spectacle, le rôle de l’auteur du libretto, de ce « poète muet », qui remplaçait la césure par un rond de jambe et la rime par un entrechat. Je ne pensais donc nullement à me mêler de chorégraphie, lorsqu’un jour je rencontrai l’excellent comédien Régnier, sociétaire retraité de la Comédie-Française après une longue et très brillante carrière ; il exerçait alors, à l’Académie nationale de musique.