Page:Coppée - Œuvres complètes, Théâtre, t4, 1899.djvu/168

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La douceur des martyrs, la force des héros,
Il a levé la main pour bénir ses bourreaux.
Le cœur empoisonné d’une rancune amère,
Vous pouvez applaudir la justice sommaire…
Haïssez, vengez-vous ! Soit ! mais, sachez-le bien,
Si l’abbé Jean Morel, si ce parfait chrétien,
Si votre noble frère, ô malheureuse fille,
Était juge aujourd’hui de ces gens qu’on fusille,
Et si c’était de lui que dépendît l’arrêt,
Il aurait pitié d’eux et leur pardonnerait.
Adieu !

MADEMOISELLE ROSE.

Adieu !Quel trouble affreux vous jetez en mon âme !
Mon frère était un saint, je ne suis qu’une femme…
C’est vrai pourtant qu’il a béni ses meurtriers.
Hélas ! que devenir et que faire ?

LE CURÉ, sur le seuil de la porte.

Hélas ! que devenir et que faire ?Priez !

Il sort.