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Nous serons réunis un jour. Consens à vivre,
Je veillerai sur toi. Lis tout haut le Saint Livre,
Et, dans les divins mots prononcés, quelquefois
Tu croiras que résonne un écho de ma voix.
Devant mon crucifix chaque jour prosternée,
Prie avec tout ton cœur, ma pauvre sœur aînée,
Et tu croiras, à moi t’unissant en esprit,
Voir mon sourire errer sur les lèvres du Christ.
Quand tu visiteras mes pauvres, si l’on presse
Ta charitable main s’ouvrant pour leur détresse,
Ma sœur, tu sentiras l’étreinte de ma main.
Ô chrétienne ! fais donc jusqu’au bout le chemin.
Sans doute, la douleur est un fardeau terrible !
Mais je te soutiendrai, moi, ton guide invisible.
Va, marche et lutte, avec ton frère pour témoin,
Et, sans t’inquiéter si le moment est loin
Où l’aube de la mort à tes regards doit poindre,
Mérite, ô pauvre sœur, le ciel pour m’y rejoindre ! »

MADEMOISELLE ROSE.

Si c’était vrai pourtant ? Ah ! monsieur le curé.
Oui, si je faisais peine à mon frère adoré,
Si j’en étais bien sûre… eh bien, je serais forte,
Je tâcherais…