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de la Commune, et — pour des raisons qui m’échappent — la représentation de mon œuvre est brutalement frappée d’interdiction.

Je n’ai pas à me défendre d’avoir cherché un scandale politique. Toute ma vie proteste contre cette accusation. J’ai usé simplement de mon droit de poète en plaçant une scène — qui vaut ce qu’elle vaut, mais que je crois inspirée par un sentiment très humain et par la morale évangélique — dans les journées de Mai 1871, comme j’aurais pu lui donner pour cadre les massacres de la Saint-Barthélemy ou ceux de Septembre 1792.

Je ne discuterai pas l’acte d’un gouvernement qui semble trembler devant les conséquences de la représentation d’une pièce en un acte. C’est un ridicule que je lui laisse. Un de ces jours, je ferai le public juge de la question. Il condamnera, — j’en ai le ferme espoir, — cette atteinte à la liberté de l’art et de la pensée.

Je vous serre la main.


François Coppée.